Les têtes d’affiche de Mayotte
Département d’outre-mer depuis le 31 mars 2011, Mayotte est un paradis français offrant au sein d’un gigantesque lagon fermé de nombreuses plongées variées. En effet, il faut savoir que Mayotte présente la particularité de posséder une double barrière de corail quasiment discontinue. Cela en fait le second plus grand lagon fermé au monde.
La première se situe à environ 200 mètres de la rive et offre une véritable piscine naturelle. En effet, c’est idéal pour se remettre en palmes. C’est par ces eaux turquoise que les tortues vertes rejoignent les plages du sud de l’île pour enterrer leurs œufs.
La seconde, située entre 3 à 15 km dessine un immense lagon colonisé de coraux prospères.
Enfin, à l’extérieur du récif, on découvre des tombants abyssaux fréquentés par les « gros ». Très gros même, car les baleines à bosses en font leur « maternité » de juillet à octobre.
La baleine à bosse
Présente dans les eaux du lagon de Mayotte la baleine à bosse trust le haut de l’affiche de juillet à octobre. En effet, ce gigantesque cétacé pouvant mesurer jusqu’à quinze mètres est facilement observable lors d’excursions en bateau encadrées par des professionnels du « whale watching ».
Il faut dire qu’une migration d’au moins 200 de ces mammifères gigantesques ne passe pas inaperçu. Vivant en Antarctique de novembre à juin, la baleine à bosse y fait le plein de plancton avant de rejoindre le lagon de Mayotte pour y passer 4 mois sans s’y nourrir.
Cette migration n’a pas pour unique but la reproduction. En effet, la baleine à bosse se retrouve dans le lagon pour mettre bas, mais aussi allaiter et éduquer son baleineau.
Mesurant plus de 4 mètres de long pour environ 700 kg à la naissance, le baleineau sera exclusivement allaité par sa mère jusqu’à ses 6 mois.
L’observation des baleines à bosses
Les journées en mer pour les observer ont lieu d’août à octobre. En effet, le mois de juillet leur étant laissé pour mettre bas. A bord du bateau, tout le monde sera mis à contribution pour repérer les premiers indices de la présence du mastodonte. Jets d’eau, nageoire caudale, remous de l’eau… Les opérateurs se transmettent toutes les informations pour rencontrer au plus vite la star d’une saison.
A la vue de l’émergence du « whale watching » et du fait de la présence des « petits », de nombreuses mesures de protections ont été mises en place par les autorités. Tous les professionnels du secteur jouent le jeu. En effet, elles obligent à fortement réduire la vitesse d’approche des embarcations à moins de 300 mètres des baleines. Couper les moteurs à moins de 100 mètres, la curieuse baleine viendra naturellement au bateau. Enfin, le temps d’observation est limité à 2 bateaux pour une durée de 30 minutes.
Lorsqu’elles s’approchent de l’embarcation, c’est une expérience unique qui commence. En effet, on découvre des groupes faisant frapper leurs queues sur la surface de l’eau. D’autres jaillissent brusquement de l’eau avant d’y disparaître dans un fracas monstre. Ou encore, les femelles basculer sur le flanc pour allaiter leurs petits… Un spectacle grandiose.
La tortue verte
Le reste de l’année, la star sur cette île de rêve, c’est la tortue verte !
En effet, la Chelonia mydas, pour être précis, est présente toute l’année à Mayotte. Bien qu’on la retrouve dans tout le lagon, elle a élue domicile sur la plage de N’Gouja ou est situé le Jardin Maorais.
Ces imposants reptiles de plus d’un mètre peuvent peser jusqu’à 250kg. Elles ont pour habitude de revenir sur leurs lieux de naissance pour pondre. En étant discret, la nuit, on peut facilement les observer enterrer leurs œufs.
Les tortues vertes sont présentes toute l’année dans le lagon de Mayotte. En effet, les avoir comme compagnon de plongée est quelque chose de très courant.
Le cycle de la vie
La tortue verte possède de nombreuses particularités quand à sa reproduction. En effet, un seul rapport sexuel leur permet de pondre entre 5 et 8 fois. Elles enterrent une moyenne de 120 œufs sur la plage dans des trous péniblement creusés. La profondeur est très importante. En effet, c’est la température qui va décider du sexe de la jeune tortue. Ainsi, ceux situés en bas, dans la couche la plus fraîche donneront des mâles tandis que les œufs déposés dans la partie haute donneront des femelles. Le réchauffement climatique représente un grand danger; il pourrait entraîner une féminisation de l’espèce.
Après une période d’incubation de 7 à 10 semaines les petits voient le jour et déjà arrive l’épreuve de survie. En effet, il faut maintenant traverser la plage pour rejoindre la mer. De nombreux prédateurs se dressent sur ce chemin. Sélection naturelle ou coup de chance, peu rejoindront le premier refuge qu’offre l’eau.
L’urgence éco-responsable
Une fois dans leur environnement naturel, d’autres prédateurs guettent. Au-delà des poissons s’attaquant aux plus petits, l’homme représente aujourd’hui une vraie menace. Bien que cela soit interdit, la tortue verte est chassée pour sa chaire et sa carapace. De plus beaucoup s’étouffent avec des sacs plastiques pris pour des méduses. D’autres se noient, accidentellement prisonnières de filets de pêche. C’est pourquoi avoir une attitude éco-responsable est aujourd’hui une réelle urgence. Il est aussi possible, lors de plongées dans le lagon de ramasser les déchets rencontrés.
Pour celle qui échappera à tout cela, une croissance de 3 à 5 ans l’attend. Elle sera omnivore durant cette période pour assurer sa croissance. Une fois devenue forte et robuste, cette toute fraîche herbivore mettra le cap sur Mayotte et la plage de N’Gouja afin d’y perpétuer l’espèce bouclant ainsi le cycle de la vie.
N’hésitez pas à venir les rencontrer ici.
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